Cette technique EFT est particulièrement appropriée pour traiter de graves traumatismes (violences, tortures, accidents, viols, etc.). Elle utilise la dissociation et minimise (voire élimine) la détresse émotionnelle durant la séance EFT.
Il serait plus juste d’utiliser l’expression « en douceur » plutôt que « sans larmes » car cela ne signifie pas que la personne ne va jamais pleurer ni ressentir de l’inconfort en évoquant son problème : cet outil lui évite la confrontation directe à son traumatisme, réduisant ainsi considérablement la douleur.
Le principe utilisé : DEVINER
La technique du « Trauma sans larmes » invite le client à deviner quelle pourrait être l’intensité émotionnelle de son souvenir s’il devait se le représenter de façon vivante (chose qu’on ne lui demande pas de faire, précisément).
La réponse « devinée » est en général suffisamment précise pour que l’EFT fonctionne sans avoir à évoquer de détails intenses, au moins au début.
La charge émotionnelle liée au traumatisme peut alors être largement diminuée tout en maintenant la personne à distance du souvenir (on appelle cela : la dissociation).
Après quelques rondes de tapotements dans cet état dissocié, assez d’angles auront été arrondis pour que des détails plus traumatisants puissent être abordés de manière relativement facile.
Comment procéder : les instructions de Gary Craig
1. Demandez au client d’identifier un incident traumatisant précis de son passé. Dites-lui qu’il faut ce soit quelque chose qui s’est passé il y a au moins 3 ans, pour minimiser les complications de la dynamique d’un événement en cours.
Un exemple pourrait être : « le coup de poing que mon père m’a donné quand j’avais 12 ans. » En revanche, la phrase: « mon père m’a maltraité » serait trop large parce qu’il ya des chances que l’abus ait eu lieu plusieurs fois, en de nombreux incidents.
Notez que vous pouvez avoir besoin d’avertir le client qu’il doit rester sur son problème d’origine, car beaucoup d’entre eux vont se déplacer vers d’autres problèmes au fur et à mesure où ils auront résolu le premier.
2. Demandez au client de DEVINER quelle serait son intensité émotionnelle (sur une échelle de 0 à 10) s’il commençait à imaginer l’incident, et notez cette évaluation.
Dites-lui de ne pas imaginer l’événement (bien que certains ferment les yeux et le font quand même). Cette estimation est extrêmement utile, et sert à minimiser la souffrance émotionnelle
.
3. Demandez au client de créer une « phrase de rappel » à utiliser pour le processus d’EFT, par exemple « cette émotion-coup-de-poing de papa », et faites ensuite une séquence de tapotage avec ce rappel.
4. Après ce cycle de tapotage, demandez-lui de DEVINER à nouveau quelle serait l’émotion s’il se mettait à imaginer à l’incident, et comparez cette nouvelle évaluation à la précédente. En général, le chiffre est moins élevé.
5. Refaites des séquences de tapotage et à chaque fois vérifiez en faisant DEVINER la nouvelle intensité. D’après mon expérience, un total de 3 ou 4 séquences amène presque tous les clients à DEVINER un niveau entre 0 et 3.
6. Dès que le client est descendu à une estimation faible et acceptable, effectuez nouvelle séquence d’EFT, puis demandez-lui maintenant d’imaginer l’incident.
Notez que c’est la première fois que vous lui demandez de le faire. Toutes les fois précédentes ont été des estimations DEVINEES relativement indolores.
D’après mon expérience, presque tout le monde descend à zéro. Si ce n’est pas le cas, poursuivez avec la Technique du Film ou avec la Technique de Raconter l’Histoire afin de traiter les aspects qui restent.
Le mot de Gary à propos de cette technique
J’encourage tous ceux qui travaillent dans le domaine des traumatismes à essayer cette formule. Essayez-la avec des groupes. Essayez-la en séance individuelle. Essayez-la sur des anciens combattants, sur des victimes de viol et des victimes de tortures. Essayez-la chaque fois que des traumatismes sont impliqués, en particulier avec des personnes qui ont peur de l’intensité d’émotion qu’elles ressentiraient si elles en parlaient ou si elles « entraient » dans leur événement.
Les thérapies basées sur l’énergie sont très impressionnantes par le fait qu’elles permettent de gérer des émotions négatives. Ceci est parfaitement clair pour tous les praticiens utilisant ces procédures. Je pense que la technique ci-dessus, bien maîtrisée, ajoute un élément utile à « l’art de délivrer ».
Pour ceux qui voudraient utiliser cette technique avec des groupes, voici quelques détails. Dans l’un des groupes, il y a eu 25 participants qui ont identifié un incident traumatique pour lequel ils demandaient de l’aide. Environ 80% d’entre eux ont estimé leur intensité initiale entre 8 et 10 et, en moins de 20 minutes, vingt d’entre eux sont descendus à zéro, trois à 1, un à 2 et un à 3.
Et rappelez-vous, j’ai fait ceci dans un lieu public avec 25 personnes à la fois (cela pourrait être fait pour plus de 100 personnes tout aussi facilement) et je ne connaissais aucun détail des incidents sur lesquels les gens travaillaient (sauf dans le cas de la dame qui allée a 3). Pendant la pause, j’ai travaillé avec cette dame qui est allée à 3 (à partir d’un niveau original de 10, d’ailleurs) pendant environ 5 minutes et je l’ai amenée encore plus bas.
Il y a eu peu ou pas de douleur émotionnelle évidente dans cette séance. C’est pourquoi je me réfère à cette technique en l’appelant « le Traumatisme Sans Larmes ». Je sais que le fait de réduire la douleur émotionnelle est critiqué par certains membres de la communauté des professionnels de la santé mentale. Dans mon expérience, cependant, je ne vois pas pourquoi la douleur serait vraiment nécessaire (mais je serais favorable à l’instauration d’un débat sur ce sujet). Je dis cela parce que je me suis occupé d’une quantité énorme d’incidents traumatiques (certains d’entre eux très graves) et, après la guérison, les clients n’ont simplement plus du tout envie de passer du temps à ressasser leurs événements du passé.
Au contraire, il y a un changement cognitif visible et évident qui se manifeste dans la façon dont ils parlent de l’incident qui les dérangeait. Il semble que les clients en aient terminé avec le problème parce que la résolution qui est si appréciée par des praticiens de techniques plus intenses semble se produire, dans la séance d’EFT, avec une douleur minime. Pour moi, c’est si fondamental que je suis tenté de renommer le processus « la Paix Sans Douleur ». Tant que j’obtiens la résolution sans la douleur, je ne vois pas la nécessité de la douleur. Encore une fois, je demande à quiconque de me prouver le contraire. Nous sommes dans la recherche de la vérité ici, pas dans une question de territoire.
Paix à vous,
Gary Craig (USA)
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A propos de l'auteur
Caroline Lazare
Installée entre Toulouse et Castres, Caroline est praticienne et formatrice EFT.
Elle aide les personnes qui se sentent coincées dans leur vie à faire la paix avec leur passé, dissoudre leurs peurs et leurs blocages, et mieux gérer leurs émotions pour accueillir le changement avec bonheur et sérénité.
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Même si l’EFT produit des résultats remarquables, elle est toujours au stade expérimental. Vous devez prendre la complète responsabilité de son utilisation.
Caroline Lazare n'est pas médecin et les sessions EFT ne sont pas destinées à remplacer des recommandations médicales.
Vous ne devez en aucun cas arrêter un traitement en cours prescrit par votre médecin sans son accord.
Copyright © 2016. Réalisé par Caroline Lazare